National Lampoon’s Christmas Vacation
Les projets de National Lampoon ont traversé les années en vieillissant de moins en moins bien, que l’on pense à Animal House ou la série des Vacation avec Chevy Chase (dont une scène raciste notoire dans le premier opus de la série). Les plus récents, à commencer par Van Wilder, subiront probablement le même sort d’ici quelques temps. En fait, ces films s’adressent précisément aux jeunes adultes avides de comédies exagérées et sexuelles. « Le sapin a des boules » a fait partie de ma jeunesse et j’ai longtemps pu le considérer comme un classique du temps des Fêtes. Mon opinion, toutefois, a quelque peu changé lors de mon plus récent visionnement.
Clark (Chevy Chase) attend son bonus de Noël avec impatience, espérant pouvoir enfin faire installer une piscine creusée dans sa cour. Avant de pouvoir l’obtenir, sa femme (Beverly d’Angelo) et lui passeront par plusieurs émotions pendant les préparatifs des vacances pour la famille élargie qui doit venir passer le Temps des Fêtes avec eux. Sélection du sapin, installation des lumières, magasinage des cadeaux, confection de grands repas, tout y passe, sous le regard scrutateur de leurs voisins (Nicholas Guest et Julia Louis-Dreyfus), un couple de professionnels sans enfants qui semble ne pas célébrer Noël. Dans l’attente de la grande fête, Clark se laissera aller à ses fantasmes, tous plus inusités les uns que les autres.
Les situations vécues dans Christmas Vacation ont toutes en commun d’être insensées et avec un objectif comique exagéré. Si le sapin choisi par les Griswold est immense et fait éclater les fenêtres quand Clark le libère de ses cordes, la dinde s’affaisse dès qu’il y plante son couteau, les lumières extérieures illuminent tout le voisinage malgré qu’elles soient branchées sur une dizaine de multiprises les unes par-dessus les autres, et la glissade à laquelle la famille s’adonne dans un parc se termine par une cascade dangereuse entre plusieurs voitures pour Clark. Bref, on a tenté ici de mettre en scène plusieurs éléments décousus à volonté comique, car l’histoire n’a pas vraiment de fil conducteur si ce n’est de représenter les vacances de Noël des Griswold. Les péripéties sont nombreuses et toujours plus grandes que nature, accompagnées d’une musique voulant accentuer la comédie, ce qui donne un résultat peu convaincant.
Le film, toutefois, n’est pas dépourvu de morales. Déception après déception, Clark prend conscience de la vraie signification de Noël entouré de sa famille. Son patron passe lui aussi par quelques réalisations à un certain stade du film. Si ces moments ont eux aussi peu de tonus (alors qu’ils sont considérés comme le point tournant du récit), le film dans son entièreté pourra laisser les spectateurs sur leur faim.
Pour autant qu’on l’ait vu dans ses premières années, Christmas Vacation peut fonctionner. On peut ressentir envers lui un attachement émotionnel légitime mais injustifiable, qui fait qu’on l’apprécie davantage qu’on le devrait. Malheureusement, son éclat se ternit un peu plus à chaque nouveau visionnement. Ce qui devrait être drôle ne l’est plus vraiment, et il est plutôt difficile de s’attacher aux personnages. L’histoire n’est qu’un patchwork de multiples scénettes indépendantes et les héros ne connaissent pas vraiment d’évolution. Cependant, si l’on est adepte de ce genre de films, cette comédie éclatée pourra être vachement convaincante, en nous faisant replonger dans une époque de plus en plus lointaine, que ce soit par la décoration de la maison des voisins ou l’image qu’on nous présente du rêve américain.
[…] National Lampoon’s Christmas Vacation (1989) de Jeremiah S. Chechik […]
[…] National Lampoon’s Christmas Vacation (1989) de Jeremiah S. Chechik […]