National Lampoon’s Vacation
La jeune franchise National Lampoon, forte du succès Animal House quelques années plus tôt, récidive en 1983 avec ce qui deviendra l’une des séries comiques les plus connues : National Lampoon’s Vacation. Film culte dès sa sortie, il connaîtra un succès populaire, et propulsera plus que jamais Chevy Chase en tant qu’acteur comique iconique des années 1980.
Une distribution toute étoile
Clark (Chevy Chase, très posé pour une fois) et Ellen Griswold (Beverly D’Angelo) sont les parents d’une famille typique américaine. Avec leurs enfants, Rusty (Anthony Michael Hall) et Audrey (Dana Barron), ils décident de partir en road trip de Chicago jusqu’au parc d’attraction Walley World, à Los Angeles. Au passage, ils échangent leur vieille voiture pour la Station Wagon rendue célèbre par le film. Leur voyage à travers les États-Unis, rempli de déboires, les feront visiter plusieurs facettes de ce pays vaste et diversifié.
La structure du film s’y prêtant, plusieurs apparitions d’acteurs connus viennent parsemer le voyage des Grisworld. Du nombre, on note Randy Quaid, dans le rôle du cousin Eddie, Eugene Levy dans le rôle du vendeur d’automobile et John Candy dans le rôle du gardien de Walley World. S’ajoute les personnages de tante Edna (Imogene Coca), la femme au volant de la Ferrari (Christie Brinkley) et la cousine Vicki (Jane Krakowski, dans son premier rôle en carrière).
Ce sont surtout les acteurs et actrices de soutien qui volent la vedette. Randy Quaid et sa famille sont excellents. On regrette toutefois que le rôle de John Candy, très populaire à l’époque, soit si absent du film. Son rôle, ayant été ajouté après la fin du tournage en raison de la mauvaise réception de l’auditoire face à la fin d’origine, est peu pertinent au récit. On a dû se désoler, auprès de l’équipe du film, d’avoir dépensé 1 million de dollars pour le faire figurer.
Un scénario inégal
Tiré d’une nouvelle publiée dans le magazine National Lampoon par John Hughes (The Breafast Club, Ferris Bueller’s Day Off), le scénario manque de mordant. Certaines scènes tirent en longueur, alors que celles qui sont véritablement comiques ne durent pas assez longtemps. Les répliques sont également peu mordantes, ce qui est dommage. Certaines situations sont bien pensées, mais d’autres ont un peu moins bien vieillies. On pense notamment à la scène dans un quartier habité par des Afro-Américains.
L’idée est tout de même intéressante et bien exploitée. Le concept a effectivement été exporté en d’autres films de la même franchise, les plus célèbres étant National Lampoon’s European Vacation et National Lampoon’s Christmas Vacation. Clark Grisold a pris soin d’ajouter à son itinéraire les attractions américaines les plus ridicules. Le film se présente pratiquement comme une satire de l’industrie touristique américaine, ou même du concept même d’américanité. La famille tombe évidemment dans tous les pièges à touristes, et reflète bien la famille américaine moyenne, qui vit en ville. La naïveté de Clark est poussée à l’extrême, notamment lorsqu’il décide de partir à pieds dans le désert, puisqu’il doit y avoir une station-service ou un téléphone à proximité. C’est d’une certaine façon une critique, très sommaire, de l’Américain moyen qui se croit tout permis. Désir avoué ou reflet d’une époque? Probablement un amalgame des deux.
On aurait cependant pu s’attendre à une comédie plus punchée tout de même, considérant le succès populaire qu’il a connu. Il ressort cependant du lot des comédies plutôt ordinaire des années 1980. Le film demeure tout de même un bon road movie, certes simpliste, mais qui mérite au moins une écoute. Il permet de revisiter l’ambiance des années 1980 et d’observer le phénomène National Lampoon aux États-Unis. On peut y observer aussi des acteurs comiques au sommet de leur carrière, dont plusieurs vétérans de la série Saturday Night Live. En rétrospective, il s’apprécie mieux comme un tout, soit avec les autres films National Lampoon. Il est également moins éclaté que d’autres films ayant cette étiquette. Pris indépendamment, le film s’avère assez moyen.