The Highwaymen
Tout comme The Red Sea Diving Resort, The Highwaymen, autre production de Netflix, est passé inaperçu à sa sortie. Pourtant, il traite d’un sujet bien connu, soit la chasse policière du fameux duo de bandits des années 1930, Bonnie et Clyde. De plus, avec Kevin Costner et Woody Harrelson comme têtes d’affiches, on aurait pu s’attendre à plus de publicité de la part du géant du streaming.
L’histoire débute en 1934 au Texas. On assiste à une évasion de prisonniers qui sont aidés de Bonnie (Emily Brobst) et Clyde (Edward Bosset). La gouverneure de l’État du Texas, Miriam « Ma » Ferguson (Kathy Bates), est exaspérée de voir le duo échapper une fois de plus à la police. Elle fait appel aux Texas Rangers, une institution policière qui semble avoir perdu du gallon dans les années 1930. Se retrouve ainsi embauché un ex Ranger, Frank Hammer (Costner) qui recrute son ancien partenaire, Maney Gault (Harrelson). Les deux commencent alors une chasse à l’homme qui les mènera à travers plusieurs états du sud américain afin de retrouver Bonnie et Clyde.
Bien que Bonnie et Clyde soient au centre du scénario, on ne les voit que très peu. D’ailleurs, chaque fois qu’ils apparaissent à l’écran, sauf pour quelques rares exceptions, on ne voit pas leurs visages. Ils sont soit montrés de dos ou on ne voit que le bas de leurs corps. De plus, pour la population de l’époque, Bonnie et Clyde étaient vus comme des Robin des Bois, braquant seulement les banques pour redonner aux plus démunis. Plusieurs scènes nous montrent à quel point ils sont aimés par la population et, par moment, on peut trouver cela un peu troublant de les voir d’une autre façon que celle à laquelle on est habitués. On ne les voit jamais cambrioler une banque par exemple, mais on les montre plutôt tuer froidement des policiers. Peut-être a-t-on tenté justement de les défaire de leur image de justiciers.
Le film est d’une longue durée, soit un peu plus de deux heures, et est assez lent. Ne vous attendez pas à voir des scènes d’action à tout moment. On suit plutôt le processus d’enquête mené par Hammer et Gault pour arriver à coincer les deux bandits. D’ailleurs, trop d’accent semble être mis sur le fait que Gault a toujours besoin d’aller aux toilettes. Bien que son envie d’aller au petit coin à un moment fait qu’il croise les bandits et mène le récit vers une de ses seules scènes d’action, on n’a pas besoin d’y faire plusieurs fois référence dans les scènes précédentes.
S’il s’agit d’une partie de l’histoire de Bonnie et Clyde qui ne vous intéresse pas, probablement allez-vous trouver The Highwaymen ennuyant. Par contre, pour ceux que ça intéresse de savoir comment les agents ont réussi à tendre un piège au duo, avant de les cribler de balles, vous apprendrez certainement plusieurs choses qu’on n’a pas l’habitude d’aborder lorsqu’on parle des brigands. Comme ils ont eu plusieurs complices, certains sont mentionnés dans le récit, mais on ne les voit que très peu, voire pas du tout. Ça pourra facilement être mélangeant de suivre alors l’histoire, et une petite recherche après le visionnement pourra être bienvenue. Bien qu’inspiré de faits réels, plusieurs ont été changés pour le bien du scénario. C’est bien Frank Hammer qui a traqué les bandits, mais Maney Gault ne l’a rejoint qu’à la fin de la traque, soit lors du piège qui a mis fin aux aventures du couple, et non au début comme nous le montre le film.
The Highwaymen nous plonge donc au cœur d’une chasse à l’homme dans le sud des États-Unis dans les années 1930 et force est de constater que le visuel est très bien rendu pour ces années. Les décors, les costumes et même la trame sonore nous transportent facilement dans les quartiers plus pauvres de Dallas et sur les routes de la Louisiane et de l’Oklahoma. En ce sens, John Lee Hancock confirme son talent pour mettre en scène des drames historiques crédibles. Un film à regarder si vous voulez en apprendre plus sur l’enquête des Rangers ayant permis d’attraper Bonnie et Clyde.