Scream
Pour les fans de films d’horreur, le nom de Wes Craven, qui est derrière certains des plus grands classiques de ce genre cinématographique, n’est assurément pas inconnu (ni même pour les fans de cinéma tout court, d’ailleurs!). Celui-ci a commencé sa carrière de réalisateur avec The Last House on the Left en 1972, pour ensuite présenter The Hills Have Eyes, A Nightmare on Elm Street avec un très jeune Johnny Depp, et, en 1996, le bien connu Scream qui sera par la suite grandement parodié dans la série naissante Scary Movie. Film d’horreur à construction surprenante, Scream est aussi un véritable témoignage d’amour envers le cinéma et ses codes. Critique d’un classique qui donne des Frissons (je ne pouvais pas m’en empêcher!)
L’année dernière, la mère de Sidney (Neve Campbell) a été brutalement assassinée et on soupçonne que ce serait son amant (Liev Schreiber), derrière les barreaux depuis, qui en serait responsable. Près du funeste anniversaire, une série de meurtres survient dans la ville de Woodsboro et plus précisément parmi les élèves de son école secondaire. Rapidement pourchassée par le tueur, Sidney comptera sur la protection du grand frère de sa meilleure amie, Dewey (David Arquette), policier depuis peu. Alors qu’ils tentent d’élucider le mystère ensemble, une reporter de la chaîne locale, Gale Weathers (Courteney Cox), espère obtenir les scoops pour mousser ses cotes d’écoutes. Plus les crimes se multiplient, plus les adolescents se rendront compte que personne n’est à l’abri.
D’emblée, je dois avouer que je ne suis pas une fan des films d’horreur. En fait je suis probablement du public le plus réactif qui soit lorsque je regarde des films. Un rien me fait ressentir beaucoup d’émotions, et je dois dire que je me cache fréquemment les yeux avec mes doigts écartés dans les récits d’horreur. C’est donc avec quelques appréhensions que j’ai commencé le visionnement de celui-ci, pour rapidement comprendre qu’il serait à mi-chemin entre la comédie et l’épouvante, avec une motivation de parler de cinéma. Certes, le slasher nous fait faire quelques sauts, mais le premier meurtre du film survient après une conversation sur les classiques d’horreur, où l’adolescente qui se fera avoir (Drew Barrymore) devra répondre correctement à un quiz pour garder la vie sauve. Alors là, on m’accroche!
Questionnaire mis à part, tous les amis de Sidney semblent être des adeptes de cinéma. On fait souvent mention des codes de films d’horreur en expliquant par exemple qu’il ne faut jamais dire aux gens « I’ll be right back« , parce qu’il serait certain à ce moment-là qu’on ne reviendra pas. On dit aussi que les vierges survivent à ceux qui ont du sexe, et que ceux qui ne boivent pas ont de meilleures chances de s’en sortir que les autres. Ces belles paroles nous sont prononcées sur un montage alterné de la bande qui regarde Halloween à la télé, en même temps que Sid s’apprête à faire l’amour à l’étage. On craint donc évidemment pour sa vie, mais peut-être Scream espère-t-il ne pas tomber dans les clichés?
Les références au cinéma sont donc multiples ici, et à différents niveaux. On parle des meurtres en mentionnant que, advenant un film sur ce qui se produit actuellement, l’actrice qui personnifierait Sidney serait assurément Tori Spelling (et, sans surprise, c’est ce qui arrivera dans le volet suivant). D’ailleurs, certains personnages travaillent dans un club vidéo, ce qui nous fera assurément être nostalgique d’une autre époque lorsqu’on verra les nombreux VHS sur les étalages! Finalement, on mentionne Wes Craven et quelques-uns de ses projets, jusqu’à même nous présenter un concierge vêtu de la même façon que Freddy (caméo clin-œil du réalisateur lui-même).
Bref, Scream offre beaucoup de plaisir dans sa forme. En ce qui a trait à son fond, le scénario demeure classique, mais il sera vraiment facile de transformer l’expérience de visionnement en enquête, allégeant un peu le tout pour ceux qui en ont besoin. Rapidement, on cherche les indices, on soupçonne tout le monde qui étale ses connaissances cinématographiques. On constate des éléments du costume de Ghostface et on essaie de les trouver dans les autres personnages. On est super excités en voyant un cellulaire tomber de la poche d’un adolescent puisque le tueur appelle tout le monde en étant toujours sur une ligne externe, on s’étonne quand nos suspects favoris meurent, et on espère, sincèrement, que Scary Movie ne nous a pas gâché la surprise. Sans en dire plus, mentionnons seulement que la révélation finale fera plaisir à plusieurs niveaux, tout en montrant des motivations surprenantes du tueur, ce dont on aurait pu se passer.
Avec tous ses bons côtés, Scream mérite amplement sa place dans les classiques du genre. L’expérience de visionnement est surprenante, puisqu’on joue avec des codes qu’on ridiculise tout en les appliquant, et on se retrouve entre le rire, l’étonnement et l’angoisse, cherchant à comprendre ce qui se passe dans cette ville. Pour les fans d’horreur, le film sera une belle option. Pour les fans de cinéma, le plaisir sera encore plus grand. Pour tous les autres, il est tout à fait possible de passer un bon moment.
Fait partie des 1001 films à voir.